Spectacle Adultes et adolescents à partir de 15 ans, durée 1h
Un clown épris d’amour pour une belle inconnue et confronté au monde du travail
Dehors, dans la rue, ça chauffe ! Le monde est agité ! Un clown est éjecté de ce tourbillon et arrive joyeux devant nous. Mais il a une chaussure de femme à la main. Et cette chaussure, elle est...Elle est... à Elle ! Une grande qu’il a vu drapeau en main, poitrine nue, juchée sur une barricade.... Bref, il est dans le 36e dessous. Alors, il lui a promis... Des perles de pluie... Des bonbons... Des touts petits bikinis... Et une bague. Mais une bague, ça coûte des pépètes, et des pépètes, il n’en a pas. Faut bosser pour avoir des pépètes. Pas de problème, il trouve un job et se met au boulot ; mais le boulot est tuant et ne rapporte pas. Il trouve alors un manuel, un petit livre intitulé : "L'art et la manière d'aborder son chef de service pour lui demander une augmentation". Pour avoir des pépètes et offrir une bague à sa belle ! Contrat de travail en poche, il se fait beau et va aller voir son chef de service et lui demander une augmentation... Et à lui l’amour ! Enfin... Si il y arrive...
Qu'est-ce qui fait courir le clown blanc Charles Matapeste et, sous son nez rouge, Francis Lebarbier, à l'origine des Matapeste avec Hugues Roche, voici déjà 35 ans ? Le travail ? Celui « qui émancipe, construit et peut tuer aussi », selon la question qu'il pose en profondeur dans sa dernière création ? Ou le simple besoin d'être solidement amarré à sa terre, à ses petits et grands fracas ? Le clown hyperactif entre ses créations et le Très grand conseil mondial des clowns, se dope à son art.
Troisième volet en 2017
A peine a-t-il lancé son adaptation de « L'art et la manière d'aborder son chef de service pour lui demander une augmentation », sublime texte de Pérec – on ne peut plus actuel – que Francis Lebarbier, grand, très grand dans ce rôle, vole déjà vers Ulysse Bataille, son nouveau personnage. Pour comprendre comment Ulysse va faire un beau voyage, il faut remonter à 2007, et à la naissance de Jonny Berouette. Avec ses gros godillots, sa chemise déchirée, sa violence à fleur de peau, le Poitevin est revenu enterrer sa mère au pays, honorant sa promesse dans l'excès, jusqu'à l'indigestion de la terre tombale. Puis il s'en alla, comme il était venu, par le public, en annonçant ses adieux, « Tchau'cot i m'en va », d'un ultime signe aux spectateurs. Plus de cent représentations, jusqu'à la Chine, en mai dernier, en passant par l'Argentine et la Colombie. « Je ne savais pas que je serais engagé dans un triptyque. Mais après cette première partie sur la quête de l'identité, Ulysse Bataille a commencé à pousser avec le Printemps arabe et les suicides chez France Telecom »,explique Francis Lebarbier. Et voilà comment on apprend que Jonny Berouette n'était qu'un pseudonyme, celui d'Ulysse Bataille, prêt à partir à l'assaut de la scène en cette année 2014. « Après Michel Geslin pour Jonny, la mise en scène est cette fois de Marie-Claude Morland qui a ressorti le personnage tel qu'il est reparti. Pour le troisième volet, ce sera encore un nouveau metteur en scène »,confie Charles Matapeste, dans la peau d'Ulysse Bataille. Inlassable Francis Lebarbier. Pour quand, le troisième volet ? « En 2017, j'espère, dix ans après le premier. Je voulais me donner dix ans »,répond-il. Voilà ce qu'on appelle avoir une vision de sa création.
Les temps modernes, les psychotropes en plus
Hanté par le texte de Pérec et l'actualité sur ce travail jusqu'à plus soif qui peut même rendre malade, le clown niortais fait ainsi débarquer son nouveau personnage, avec toute sa naïveté, en cueillant un drapeau tombé en pleine manifestation sur l'air de « La Varsovienne ». On dirait la fameuse scène du drapeau rouge de Charlot dans « Les Temps Modernes ». « Oui,sourit Francis Lebarbier, en se postant debout pour mimer la scène. C'est " Les temps modernes " avec les psychotropes en plus ».Un poème de Pasternak, l'amour d'une femme, sorte de Cendrillon à la chaussure bleue, la mort, le rebond amoureux… Ulysse Bataille est-il aussi inoxydable que sous son pseudo de Jonny Berouette ? Réponse très bientôt, après six mois de travail sur une œuvre commencée voici plus de trois ans déjà.
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